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André était un collègue et compagnon de la libération ; il témoignait sur son travail de Gardien de la paix après la guerre. Il est décédé en 2009. Merci André pour tout ce que tu as fait. - Je suis rentré dans l’administration le 16 décembre 1943. A cette époque nous avions déjà un an de formation à l’école Pratique de Beaujon, suivi d’une année comme Gardien de la Paix stagiaire. |
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Au début j’avais « la meilleure tenue » celle dont la veste avait le col fermé et qu’on appelle col Aiglon avec les numéros de collet. L’été, on était torse nu sous la veste car la tenue d’été n’existait pas. J’ai été affecté au 14ème arrondissement à la nuit comme hirondelle et j’avais donc la casquette des cyclistes car le képi était porté par le service général. Ma première tenue c’était une veste de l’armée américaine que j’avais teint en bleu, parce que lorsque j’ai été démobilisé, j’avais gardé mon uniforme, c’était exactement la même veste que celle de la police et comme nous étions dans une période où l’on manquait de tout on se débrouillait. Pour devenir vraiment cycliste, il y avait un baptême, un examen de cycliste en quelque sorte. On devait tourner en vélo dans le poste de police et on devait faire en sorte que la pèlerine touche le sol. C’était une sacrée partie de rigolade. Ensuite deux cyclistes t’emmenaient « Cité Universitaire » devant les marches et ils te plaçaient au centre et tu descendais les escaliers, tandis qu’eux, de chaque cotés, ils empruntaient le plan incliné. |
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André à gauche et son collègue "hirondelles" sur le 14ème. |
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Alors que je faisais la nuit sur le 14ème arrondissement de Paris de 22h00 à 3h00 du matin, le patron me demanda un travail qui était normalement réservé aux « Bourgeois » (travail en tenue civile) destiné à ramasser « les filles » le soir. Comme je n’étais pas d’accord, il me dit : - soit vous acceptez ou vous faites votre demande de mutation ! | |
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André à gauche au Ciat des Halles en 1963, retour de tournée. |
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Je fais donc la demande de mutation pour les Halles en pensant qu’elle n’aboutirait pas car en 1960, il était difficile d’obtenir une affectation aux Halles car c’était un service avec des avantages … et voilà que deux jours plus tard, à ma grande surprise, je suis muté au commissariat des Halles Centrales sur le 1er arrondissement. |
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Les Halles Centrales situées sur le 1er arrondissement de Paris. |
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Le travail du policier était très spécifique ; toutes les activités des Halles étaient précises et codifiées. Le début et la fin de chaque marché étaient marqués au son d’une cloche. |
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André de patrouille au marché aux fleurs des Halles. |
Bien évidemment, tous les matins vers 10h, il y avait le casse-croûte, pain, pâté, café pendant 1 /2 heure. C’était une tradition, quand on rentrait au poste, les képis étaient alignés sur le bas flanc, et parfois on plaçait un camembert sous chaque képi, c’était le camembert qu’on ramenait à la maison, et ils étaient offerts par les fromagers. |
La tournée des camelots en tenue bourgeoise. |
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« Les Forts des Halles » étaient des manutentionnaires costauds, ils faisaient partie de la ville de Paris et s’occupaient du déchargement des camions. Lorsque les Halles ont fermé, les derniers « Forts des Halles » ont eu le choix entre allé travailler à Rungis ou être intégrés à la Préfecture de Police comme Gardien de la Paix qui était à l’époque ne l’oublions pas une Police Municipale. |
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Fort des Halles (photographie © Site de Papy Louis). |
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Aux Halles, tout le monde se connaissait, c’était un village, jamais aucun outrage à un agent. J’y suis resté jusqu’en 1967 puis j’ai terminé au Halles de Rungis en 1977. Nous étions plus de 100 en effectifs, répartis sur quatre brigades et curieusement nous dépendions de la Cie de Circulation située à l’époque cour carrée du Louvre. Notre affectation était symbolisée par l’insigne « HC » sur le Képi et cela voulait dire « Halles Centrales ». |
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Patrouille aux Halles. |
Tout le monde se connaissait. |
Une bonne ambiance. |
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Devant le Commissariat avec les collègues. |
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